Ce que cela veut dire

Les conteurs entraînent les auditeurs dans le lieu de l’histoire, à l’époque où elle se déroule. Il s’agit là d’un « espace spirituel » dans lequel tout et tout le monde est interrelié et dans lequel chacun est investi de sa propre responsabilité d’aider à maintenir l’équilibre et l’harmonie de l’univers. Des cérémonies nous ont également été transmises pour nous aider à nous rappeler nos responsabilités. Par exemple, lorsque nous chassons, mangeons ou du tannons des peaux, nous devons offrir du tabac et une prière d’action de grâce afin d’honorer l’esprit de l’animal. Il y a des conséquences, si nous n’honorons pas l’animal ou si nous négligeons l’action de grâce.

Le Clan du Loup et les saumons

Une histoire en provenance de la rivière Nass illustre l’importance de ces cérémonies. Elle raconte qu’il y avait, dans un canyon près de la source de la rivière, un endroit merveilleux que les membres de la tribu pouvaient toujours visiter pour trouver du saumon et des baies sauvages. Les villageois qui vivaient à proximité étaient assez riches pour commercer avec les gens des autres villages et ils étaient très respectés. Au fil du temps, les plus jeunes oublièrent les anciennes traditions. Parfois, ils tuaient de petits animaux et laissaient les carcasses aux corbeaux et aux aigles. Les Aînés avertirent les jeunes que le Chef céleste serait irrité par un comportement aussi désinvolte, mais personne ne les écouta. Un jour, alors que la saison du saumon était à son apogée et que la rivière grouillait de poissons, certains jeunes hommes du Clan du Loup pensèrent qu’il serait amusant de pêcher des saumons, de pratiquer des entailles dans leur dos pour y insérer des bouts de bois de pin embrasés et de les remettre à l’eau pour les regarder nager comme autant de torches vivantes dans la rivière. Le résultat fut spectaculaire et excitant. Cependant, jamais ces jeunes ne songèrent à la cruauté de leur geste envers les saumons ou au gaspillage de bons poissons. Comme d’habitude, les Aînés protestèrent. Comme d’habitude, les jeunes firent la sourde oreille. Un jour, à la fin de la saison du saumon, la tribu se préparait en vue des cérémonies d’hiver. Soudain, les gens entendirent un bruit étrange au loin, comme un battement de tambour de médecine, et ils s’inquiétèrent. N’entendant rien de très menaçant dans ce bruit, les jeunes dirent : « Ah! Ah! Les fantômes se réveillent. Ils vont faire un festin eux aussi! » Les Aînés, eux, devinaient que les mauvais traitements que les jeunes gens avaient réservés aux saumons causeraient des ennuis à la tribu. Au bout d’un moment, les bruits se sont tus. Cependant, après une semaine ou deux, les battements de tambours se sont remis à retentir, de plus en plus fort. Même les jeunes guerriers se mirent à agir avec circonspection, car ils étaient effrayés. Les Aînés remarquèrent la peur des jeunes gens, et déclarèrent que si la tribu venait à périr, cela serait de leur faute. Finalement, un bruit de tonnerre retentit. Les montagnes s’ouvrirent et des feux en jaillirent jusqu’à ce qu’il semble que toutes les rivières soient en proie aux flammes. Les gens tentèrent de s’échapper, mais lorsque le feu dévala la rivière, la forêt s’embrasa. Seules quelques personnes réussirent à échapper au déluge de feu. Les chamans annoncèrent que ce brasier était entièrement l’œuvre du monde des esprits, irrité par la torture infligée aux saumons. Ainsi, les forces de la nature ont su imposer le respect de toutes les créatures. (Burland, 1965 : 36-37.)

Les histoires nous disent qui nous sommes. Elles décrivent notre place dans le monde et dans la communauté. Elles nous expliquent également quels sont nos rôles. Par exemple, c’est par la prière que la Femme-Ramage-de-Dinde a reçu du Créateur l’instruction de donner un tambour, des chants et des cérémonies aux hommes. Les hommes étaient constamment en guerre. Le tambour était un cadeau destiné à les réunir en cercle face au tambour, afin qu’ils utilisent des baguettes plutôt que des flèches et qu’ils jouent du tambour plutôt que de se battre entre eux. Les femmes devaient se tenir derrière le tambour et soutenir les hommes, afin de s’assurer qu’ils ne brisent pas la paix. C’est pour cette raison que le tambour cérémonial de pow-wow est également appelé « tambour de la paix » et que, traditionnellement, les femmes ne battaient pas du tambour.

Beaucoup de Premiers Peuples croient que la médecine d’une femme réside dans son pouvoir de donner la vie. Les traditions et les histoires suggèrent que cette médecine est si puissante que, dans certaines circonstances, elle peut être nocive pour les autres, leurs médecines ou leurs objets cérémoniels. C’est l’une des raisons pour lesquelles la manipulation des tambours et des autres objets sacrés a été entourée de rituels soigneusement transmis de génération en génération.

Avez-vous des questions?

À la lumière de ces mythes, qu’avez-vous appris sur les gens et sur la terre?

Y a-t-il un lien entre les gens et la terre? Comment les mythes contribuent-ils au développement de l’identité des personnes?

Entrez dans le cercle

« Comme la roue de médecine, le tambour est circulaire. Lors des cérémonies, des rassemblements sociaux et des pow-wow, le tambour est placé au centre. Les chanteurs s’assoient en cercle face au tambour. Derrière eux, des femmes forment un cercle. Ensuite, les danseurs, puis leurs parents et amis, forment cercle après cercle autour du tambour, qui bat au rythme du cœur de nos nations. Le tambour est toujours là, au centre. »

Cercles de guérison

J’ai participé à plusieurs cercles de guérison ou de partage et j’ai beaucoup appris des autres, car nous étions tous assis face à face. Il n’y avait personne en position d’autorité. Tout le monde se sentait égal.

Chaque fois que je participais à de tels cercles, cela me rappelait d’où je venais et comment je devrais penser. Les Aînés ou les enseignants commençaient à parler du cercle et de la façon dont chacun devait traiter les autres. À tour de rôle, chaque personne prenait la parole, et les autres l’écoutaient en lui accordant toute leur attention. Ces cercles m’ont toujours laissé une sensation de bien-être et une impression de faire partie d’une grande famille ou d’une communauté.

Roue de médecine

Toutes nos histoires orales nous rappellent que chacun de nos actes constitue un lien spirituel avec toutes les forces de la vie. Le cercle est un symbole important de cette croyance. Il s’agit là de l’un de nos outils d’enseignement les plus porteurs de sens. Dans le cercle, toute la vie est égale : « Nous sommes tous reliés. » Cette croyance guide notre façon de marcher, de parler et de voir le monde.

Un bon exemple est la roue de médecine. Elle se présente sous la forme d’un cercle divisé en quatre parties égales. Chaque partie peut représenter, par exemple : un des éléments (feu, eau, terre et air), une des quatre saisons, une partie du jour (aube, midi, crépuscule et nuit), ou même un aspect de notre nature humaine (spirituel, émotionnel, physique et mental). L’est représente la naissance, première étape de la vie, tandis que le nord correspond à la dernière étape, celle des Aînés. Cependant, le cercle est en mouvement. Ainsi, le printemps suit l’hiver, la renaissance suit la mort et le cycle de la Création se perpétue.

Comme la roue de médecine, le tambour est circulaire. Lors des cérémonies, des rassemblements sociaux et des pow-wow, le tambour est placé au centre. Les chanteurs s’assoient en cercle face au tambour. Derrière eux, des femmes forment un cercle. Ensuite, les danseurs, puis leurs parents et amis, forment cercle après cercle autour du tambour, qui bat au rythme du cœur de nos nations. Le tambour est toujours là, au centre.

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