À propos des histoires

Les histoires constituent la richesse culturelle et historique de notre peuple. Les archéologues peuvent creuser la terre pour nous décrire des objets antiques et des constructions du passé. Cependant, comme l’explique Ruth Whitehead : « Ce n’est que dans leurs histoires que nous entendons les gens eux-mêmes parler de leur monde. » (Whitehead, 1988 : 2.)

Chaque Première Nation a ses propres mythes, légendes, histoires et chansons qui reflètent la géographie, l’histoire et les expériences uniques de ses gens. Personne ne sait d’où proviennent nos mythes et nos légendes, mais beaucoup d’Autochtones croient qu’ils viennent du Créateur, d’esprits d’animaux ou de nos ancêtres. D’autres croyances veulent que la terre ait donné naissance à des histoires, et que chaque rocher, chaque arbre, chaque colline et chaque fleur porte des souvenirs de croissance et de changements.

Les mythes sont les écheveaux à partir desquels nous tressons d’autres histoires, comme des légendes qui décrivent des diablotins, des « petites personnes » ou des animaux parlants qui agissent à l’aide de l’eau ou des rochers. Michael William Francis, un Aîné micmac et un conteur, a expliqué comme suit la différence entre les mythes, les légendes et les histoires. Les mythes sont les récits originaux, les contes sacrés qui relatent comment les choses ont été créées. Les légendes prennent le relais là où les mythes s’évanouissent. Elles décrivent des héros culturels comme Kluskap (Micmacs) ou Nanaboozhoo (Ojibwés) qui ont contribué à rendre le monde plus vivable. Les histoires, par contre, racontent des événements historiques et des expériences personnelles. Alors que le contenu des mythes et des légendes reste essentiellement le même au fil du temps, les conteurs prennent parfois plus de libertés avec les histoires. (Franziska von Rosen, communication personnelle, 2005.)

Dans la culture et la langue des Nehiyawak (Cris), on distingue trois types d’histoires : l’acimowin est un récit d’expérience du quotidien que les gens partagent généralement quand on leur demande comment s’est passée leur journée; l’atayohkewin est un mythe qui a été transmis de génération en génération, et la mamahtawacimowin est une histoire de miracles ou d’expériences incroyables qui se produisent habituellement dans le cadre d’explorations spirituelles.

Il convient de remarquer que lorsque nous lisons ces histoires, nous devons comprendre que de nombreuses langues autochtones au Canada sont basées sur des manières de penser et de parler en termes d’« animé » et d’« inanimé ». En d’autres mots, toute création est vivante ou non vivante. Toute chose a un esprit (animée) ou pas (inanimée), mais chacune a un but et recèle un don qui contribue au bien-être de la communauté des êtres vivants. Malgré la diversité de leurs langues, les différents peuples autochtones partagent tous la conviction que « nous sommes tous liés ». Toutes les formes de vie ont été créées égales. Comme vous le verrez dans les histoires qui suivent, les animaux et les oiseaux parlent, chantent, enseignent et communiquent entre eux et avec les humains.

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