Les pow-wow ont lieu partout dans le sud du Canada, bien qu’ils soient issus des cultures des Plaines. Dans le sud de l’Ontario, ils sont nés d’autres types de rassemblements dans les années 1960. Les pow-wow ont été introduits dans les provinces de l’est dans les années 1980. De nos jours, un pow-wow tenu à Halifax ne diffère pas trop de celui qui a lieu à Vancouver. Certains pow-wow sont des compétitions où les danseurs viennent de plusieurs régions différentes et se disputent des prix en espèces. D’autres sont des pow-wow traditionnels où hommes et femmes dansent pour le plaisir plutôt que pour des prix. Comme dans toutes les traditions vivantes, la forme des pow-wow a évolué au fil des ans et dans de nombreuses régions, la culture locale leur a donné une couleur particulière. Le Powwow annuel des enfants organisé par le Centre d’amitié autochtone Odawa à Ottawa en est un excellent exemple. En plus du grand tambour et des chants habituels qui accompagnent les danses des Plaines, les batteurs, chanteurs et danseurs de danses sociales iroquoises font partie intégrante de l’événement.
Le pow-wow rassemble les gens et constitue un forum où les Premiers Peuples peuvent exprimer leur solidarité et leur patrimoine culturel. N’importe qui peut assister à un pow-wow et participer à la « danse intertribale ». Cette danse est une occasion pour les peuples autochtones et non autochtones de danser ensemble. On y exécute aussi une panoplie d’autres danses pour hommes et femmes.
La description suivante d’un pow-wow est un résumé de plusieurs sources. Généralement, une zone centrale est réservée aux batteurs. Cette zone est souvent surmontée d’une structure temporaire qui est spécialement érigée pour l’occasion et qui constitue l’épicentre du pow-wow. Cela est particulièrement vrai si le pow-wow a lieu en plein air. Cette structure fournit également de l’ombre aux batteurs et aux chanteurs.
Des vendeurs de produits alimentaires, des artisans et des prestataires de services installent leurs stands en dehors de la zone centrale désignée.
Tous les pow-wow commencent par une « grande entrée ». Les danseurs, avec à leur tête un groupe de porteurs de drapeaux canadiens et américains et du bâton de l’Aigle, entrent dans la salle de danse, appelée « tonnelle de danse ». Les invités importants, les anciens, les responsables du pow-wow et les autres dignitaires entrent généralement à la suite des porteurs des drapeaux et du bâton de l’Aigle. Les drapeaux sont toujours présentés en hommage à tous les anciens combattants autochtones qui ont servi dans les forces armées.
Les danseurs entrent dans un ordre déterminé. Les premiers sont les danseurs des danses traditionnelles masculines. Ces hommes portent des tournures de plumes d’aigles élaborées et se reconnaissent aux coups de pieds qu’ils projettent haut devant eux. Les danseurs de fantaisie masculins viennent ensuite, avec leurs costumes très élaborés et colorés, suivis des danseurs de la danse de l’Herbe dont les costumes arborent de longues franges pour imiter le mouvement des longues herbes dans le vent. Les jeunes hommes suivent les hommes âgés, dans chacune des catégories.
Les femmes entrent ensuite, avec à leur tête les danseuses traditionnelles dans leurs costumes somptueux. Leurs mouvements sont équilibrés et majestueux. Les danseuses traditionnelles portent des plumes d’aigles dans les cheveux et elles portent toujours, à la main droite, un éventail fait des mêmes plumes. Les danseuses de fantaisie entrent à leur suite, vêtues de longs châles à franges. Elles se reconnaissent à leurs rapides mouvements tourbillonnants. Les danseuses de la danse des robes à clochettes font ensuite leur apparition. Ces femmes portent des robes recouvertes de cônes en fer-blanc qui résonnent au rythme de la musique. Ces cônes étaient autrefois fabriqués à partir de couvercles de boîtes de tabac à priser. Originaire de la nation ojibwée, la danse des robes à clochettes est considérée comme une danse de guérison. Les femmes dansent pour guérir les peuples de toutes les nations. Comme chez les hommes, les femmes les plus jeunes et les petits enfants entrent à la suite des femmes plus âgées dans leur catégorie respective.
Une fois que tous les porteurs d’insignes, danseurs, invités spéciaux et Aînés se trouvent dans le cercle sacré, on entonne généralement une chanson du drapeau, suivie d’un chant de victoire. On récite ensuite une prière d’ouverture dans la langue autochtone locale ou dans l’une des langues officielles du Canada. Le pow-wow se poursuit avec des danses de différentes catégories, des chants d’honneur spéciaux, des présentations aux Aînés et de nombreuses autres activités. Si le pow-wow en est un de compétition, les danses se déroulent tout au long de la journée et elles sont jugées au fur et à mesure.
Tous les participants et les visiteurs sont priés de se conformer à certains protocoles et de suivre un certain nombre de règles de base en matière d’étiquette lors d’un pow-wow. Rappelez-vous que le pow-wow est davantage qu’un événement social : c’est aussi un événement sacré. Cette liste de règles n’est nullement exhaustive. Il existe des variations d’une région à l’autre. Voici certaines des règles les plus répandues:
- Tous les pow-wow sont des événements sans drogue et sans alcool.
- Aucune photo ne doit être prise pendant le chant du drapeau et le chant d’honneur, pendant les prières d’ouverture, ou à tout moment où une activité de nature spirituelle est en cours.
- Il arrive qu’on demande à toutes les personnes présentes de se lever et d’enlever leur chapeau pour certains chants. Cependant, si vous portez une plume d’aigle dans votre chapeau, vous n’avez pas à vous découvrir, car les plumes d’aigles sont sacrées.
- Toujours montrer le plus grand respect pour les chefs, les matriarches et les Aînés.
- Ne faites jamais d’enregistrements sans d’abord en demander la permission aux sujets.
- Ne formez pas d’attroupements autour des batteurs et ne les dérangez pas, car ils rendent un grand service à la population et remplissent un devoir sacré.
- Les enfants (qui sont notre avenir) sont toujours les bienvenus, mais ils ne devraient pas être autorisés à jouer dans le cercle sacré (piste de danse).
- Tous les participants doivent toujours accorder leur attention au maître de cérémonie et aux meneurs des danses masculines et féminines.
- Tenez toujours compte des directives des agents de sécurité, des organisateurs et des autres responsables du pow-wow, qui ont déployé de nombreux efforts pour en faire un succès.
Nos enfants commencent à réaliser la valeur de nos traditions. Nos cultures connaissent un fort épanouissement, car nos jeunes commencent à jouer du tambour et à apprendre leurs langues, leurs chansons et leurs traditions. Le grand phénomène pan-amérindien connu sous le nom de « pow-wow » a aidé de nombreuses personnes à retrouver leur fierté en renouant avec leur culture. Les rythmes des tambours nous ont permis de préserver notre identité pendant les périodes difficiles. Nous avons encore beaucoup à réapprendre et beaucoup de choses à redresser, mais avec l’aide des tambours, nous reconstituerons, préserverons et célébrerons nos traditions.