Les danses de tambours font partie de la vie musicale des Inuits et des Inuvialuits du delta du Mackenzie depuis des siècles. Ces activités sociales peuvent avoir lieu à l’occasion d’à peu près n’importe quel rassemblement, que ce soit pour les naissances, les mariages ou les funérailles. Elles peuvent servir à célébrer des chasses réussies ou à animer des événements touristiques. Tous les membres de la communauté peuvent participer aux danses de tambours. Habituellement, les femmes inuites s’assoyaient de manière à former un grand cercle et interprétaient la majeure partie des chants. Les hommes jouaient du tambour et dansaient au centre. Les danseurs commençaient par proposer de faire une danse, ou ils pouvaient être « persuadés » de danser quand d’autres hommes ou femmes chantaient une chanson personnelle qu’un des hommes avait écrite. L’homme dont la chanson était chantée prenait alors le tambour, au centre du cercle, et il dansait en jouant de ce tambour. Les danses de tambours duraient souvent toute la nuit, et les enfants y prenaient part.
À l’origine, on accordait un sens spirituel aux danses de tambours. On croyait qu’elles permettaient de communiquer avec certains esprits spéciaux pour la chasse ou la pêche ou pour obtenir une protection. Lorsque le christianisme et la vie moderne ont amené les Inuits à abandonner leurs pratiques chamaniques, les danses de tambours sont plutôt devenues des événements communautaires et sociaux. À l’origine, les danses de tambours avaient lieu une fois par an. Aujourd’hui, elles peuvent se tenir n’importe quand, et hommes et femmes y participent. Dans la région de Cape Dorset, la danse de tambours est connue sous le nom de quaggi, d’après le nom du grand igloo où elle se tient, tandis que dans certaines parties du nord du Québec, elle est appelée pisiq, nom qui correspond à un type de chant particulier.
Le texte qui suit est une courte description d’une danse de tambours traditionnelle de la région de Cape Dorset.
Les gens se rassemblaient tous au même endroit la nuit, une fois toutes les corvées accomplies. Avant qu’il ne soit trop tard, les gens lançaient des invitations à la criée : « Qaggiavuut! » Les gens se rassemblaient à l’endroit où les danses de tambours auraient lieu pour profiter de la nuit, dans le plus grand igloo de la communauté.
Les femmes s’asseyaient toutes ensemble. On formait deux groupes. Ainsi, les femmes chantaient ensemble pendant que les hommes dansaient sur la chanson. Une fois qu’une chanson était terminée, l’homme qui l’avait jouée au tambour posait l’instrument, puis quelqu’un d’autre le ramassait. Bientôt, un autre homme s’avançait et se mettait à battre du tambour.
Une fois le morceau du batteur terminé, les chants se taisaient. Le batteur laissait le tambour sur place, puis un autre le ramassait. Les femmes se mettaient d’accord entre elles au sujet des chansons qu’elles chanteraient. Une fois que les femmes avaient convenu de la chanson, la femme du danseur prenait la tête du chœur et son mari se mettait à danser, tambour à la main. Chaque homme prendrait le tambour pour danser, à tour de rôle.
(Http://collections.ic.gc.ca/cape_dorset/drd.html. Dernier accès le 17 octobre 2004. Ce lien n’est plus disponible.)