Kitche Manitou, le Grand Esprit, a eu une vision, un rêve. Il a créé la terre, les rochers, l’eau, le feu et le vent. Il a créé les plantes, les animaux, les poissons, les oiseaux et les insectes, puis le peuple originel, les Anishinaabes, en dernier.
Les peuples autochtones ont en commun un certain lot de croyances et d’expériences. Les plus importantes sont les croyances relatives au Grand Esprit, Kitche Manitou, et le rêve de visions où il a créé la bonne Terre rouge, notre Mère, ainsi que l’eau, le vent et le feu. Il a également créé de nouvelles formes de vie : plantes, animaux, oiseaux, poissons et insectes, chacun possédant son esprit et sa nature uniques. Il a donné à chaque vie un cadeau unique, en esprit et en nature. Chaque vie a sa place et son but.
On dit que les gens du peuple originel avaient reçu le pouvoir de rêver. L’homme rêve et prie pour accéder à certains pouvoirs d’autres esprits (ou d’aides spirituels), car l’homme est plus faible que les autres animaux. La femme, comme la Terre notre Mère, a reçu le don de donner la vie. C’est pourquoi la femme est auréolée d’un grand pouvoir.
Le Grand Esprit a donné aux peuples autochtones le pouvoir de rêver. Les hommes ont reçu des pouvoirs d’aides spirituels tandis que les femmes ont reçu le don puissant de donner la vie.
Kitche Manitou a ensuite créé les Grandes Lois de la Nature afin que tous les êtres vivants puissent vivre en harmonie et en équilibre. Les Grandes Lois régissaient la place et le mouvement du Soleil, de la Lune, de la Terre et des étoiles; les pouvoirs du vent, de l’eau, du feu et des rochers, ainsi que le rythme et la continuité de la vie, de la naissance, de la croissance et du déclin. Toutes les choses vivaient et fonctionnaient selon ces lois.
L’une des croyances entourant le Grand Esprit veut que tout, à la fois visible et invisible, soit connecté. Les non-Autochtones donnent à ce concept le nom de « lois de la nature », selon lesquelles tous les êtres vivants existent en équilibre et en harmonie. Selon Kitche Manitou, les Grandes Lois de la Nature dictent le rythme de la vie, de la naissance, de la croissance et du déclin, ainsi que le mouvement de la Lune, du Soleil, de la Terre et des étoiles.
À une époque, les Anishinaabes se sont mis à se battre et à se causer du mal les uns aux autres. Kitche Manitou a constaté qu’il n’y avait ni harmonie ni respect envers les êtres vivants. Une grande inondation a ensuite détruit de nombreuses formes de vie. Nanaboozhoo, quelques animaux et quelques oiseaux ont survécu. Tous ont convenu qu’ils avaient besoin de terres pour survivre.
Les Anishinaabes ont empli leurs cœurs de colère et de discorde. Cette période a été suivie d’une grande inondation qui a détruit l’harmonie et l’équilibre de la bonne Terre rouge. Le Grand Esprit a parlé à son peuple, lui rappelant que toute la vie est liée et que nous devons honorer, respecter et protéger la Terre, notre Mère.
Le huard, le castor, la loutre et le castor ont tous plongé aussi loin que possible pour tenter de récupérer de la terre. Chacun est revenu à la surface de l’eau le souffle coupé. Finalement, le petit rat musqué a parlé : « Je vais essayer ». Nanaboozhoo et les autres animaux ont ri. « Tu es plus petit que beaucoup d’autres animaux. Si tu penses pouvoir y arriver, alors vas-y. » Le rat musqué a plongé profondément dans l’eau. Il était parti depuis très longtemps. Les autres animaux et Nanaboozhoo pensaient que le rat musqué s’était noyé. Ils avaient déjà déclaré forfait lorsque tout à coup, des bulles ont éclaté à la surface de l’eau, puis un rat musqué très épuisé en a émergé, flottant sur l’eau. Nanaboozhoo a ramassé la petite créature à peine en vie et il a trouvé de la terre entre ses pattes. Cette terre a été placée sur le dos de la tortue. Ainsi a été formée l’Île de la Tortue.
Selon les conteurs qui transmettent aux peuples les leçons du Grand Esprit, le huard, le castor, la loutre et d’autres animaux ont tous plongé profondément dans l’eau pour y recueillir un morceau de la Terre, notre Mère. Le rat musqué n’avait peur de rien. Il a plongé si profondément que les autres pensaient qu’il s’était noyé. Après un long moment sous l’eau, il a refait surface, respirant à peine, avec de la terre entre ses pattes. Cette terre a été portée sur le dos des tortues. C’est ainsi que l’île de la Tortue a été créée.