Jerry Alfred

Jerry Alfred est né en 1955 à Mayo, au Yukon. Il a passé les cinq premières années de sa vie dans un environnement totalement autochtone, parlant la langue des Tutchones du Nord. Même après avoir passé de nombreuses années passées dans le système des pensionnats indiens, il continue de parler sa langue. Membre du clan du Corbeau, M. Alfred vit maintenant à Pelly Crossing, à près de 500 kilomètres au nord de Whitehorse.

Comme son père, Jerry Alfred a été nommé « gardien des chants » à sa naissance et il espère que ses deux filles suivront cette tradition. Le titre de « gardien des chants » est un honneur traditionnel conféré par le peuple. Le « gardien des chants » a la responsabilité de recueillir les chants et de représenter son clan dans le cadre de nombreux potlatchs et autres rassemblements cérémoniels.

C’est au pensionnat que les talents musicaux de M. Alfred ont été remarqués pour la première fois. Il a chanté dans un chœur qui s’est produit dans tout le Yukon. Le véritable épanouissement de son talent s’est cependant produit à la fin de son adolescence, lorsqu’il a découvert Bob Dylan et la guitare. À cette époque, M. Alfred a fait ses premières timides tentatives de combinaison de la musique de son peuple avec les techniques de guitare modernes.

Dans la vingtaine et la trentaine, M. Alfred s’est tourné vers la politique, en particulier en participant aux négociations entourant les revendications territoriales des peuples de Selkirk. Après la signature de l’entente à la fin des années 1990, il est revenu à des aspects plus traditionnels de sa vie, et surtout à son rôle de « gardien des chants ».

Son père craignait beaucoup que le patrimoine du peuple Tutchone se perde. Sur son lit de mort, il a demandé à Jerry Alfred de trouver un moyen de perpétuer la musique. En 1994, pour honorer la demande de son père, pour préserver la langue et la culture de son peuple et pour remplir son rôle de « gardien des chants », Jerry Alfred a produit son premier enregistrement intitulé Etsi Shon (chanson du Grand-père). Cet enregistrement a été réédité deux ans plus tard, puis a été suivi par Nendaa:m Go Back en 1997 et Kehlonn en 1999. Plusieurs compilations produites depuis contiennent des exemples de ses chansons. Son groupe, Medicine Beat, est composé de Bob Hamilton à la guitare électrique, d’Andrea McColman aux claviers et à l’accordéon, de Marc Paradis aux percussions et de la choriste Marie Gigo.

Pour perpétuer la tradition du « gardien des chants », Jerry a enseigné les chants à ses filles, Cenjeya et Saanuwa.

Dans la presse – Acclamations de la critique

« Je n’ai pas entendu beaucoup d’artistes qui comblent aussi bien le fossé entre la musique traditionnelle et la musique populaire que Jerry Alfred. Son œuvre expressive et émouvante mérite de trouver un plus vaste public. » – The Globe and Mail (Toronto)

« En écoutant Etsi Shon, on peut presque voir la rivière qui traverse son village (celui d’Alfred), la lueur mystérieuse des aurores boréales et la silhouette élégante du huard sur le lac. » – The Georgia Straight (Vancouver)

« Alfred, un Autochtone tutchone, nous offre ici un mélange émouvant et parfois monumental de musique ancienne et contemporaine, combinant tambours et chants traditionnels avec les ornementations agiles et fluides du guitariste Bob Hamilton. » – The Globe and Mail (Toronto)

« Jerry Alfred, chanteur, auteur-compositeur et interprète, vient de la Nation des Tutchones du Nord, qui vivent dans le nord-est du Yukon. Sur ce disque (Nendaa), il mêle des sonorités traditionnelles autochtones (tambour à main et chants récitatifs) à des instruments plus européens (guitare, mandoline et harmonica) sur un disque contenant onze titres originaux. Dans Old Ways, il chante a cappella (sauf si on compte son tambour à main comme un accompagnement). Les paroles de la chanson Residential School, en partie parlée, racontent le combat pour s’accrocher à sa langue maternelle. D’ailleurs Alfred chante certaines de ses chansons dans sa langue maternelle. La chanson-titre, après une introduction parlée en anglais, se poursuit dans la langue tutchone, accompagnée en douceur par l’accordéon d’Andrea McColeman. Parmi les musiciens invités pour ce disque, on retrouve le violoneux Gary Comeau. » – Mark Andrews, The Vancouver Sun

« Jerry Alfred est un guérisseur. S’il n’avait pas été un musicien aussi doué, il serait devenu chaman. Mais ce don de guérison ne l’a jamais quitté. Il fait de la musique qui guérit… La mission d’Alfred est de ramener la musique ancienne de son peuple dans un contexte moderne. En cela, il est habilement soutenu par Medicine Beat, le quintette qu’il a formé il y a quatre ans, lorsqu’Alfred est passé du chant de tambour traditionnel à son approche actuelle. » – Lenny Stoute, The Toronto Star

Discographie

Kehlonn (1999)

Nendaa – Go Back (1997)

Etsi Shon – Grandfather Song (1994)

Dans ses propres mots

Si vous êtes un enfant qui a été emmené loin de chez lui et qu’on vous a enseigné une autre langue et un autre mode de vie… Quand vous revenez, vous ne pouvez plus trouver votre place dans la communauté. Il est difficile de s’y réinsérer, d’y trouver son chemin. Le problème, c’est que vous rapportez ces valeurs « autres ».

J’utilise la chanson pour essayer de montrer comment cet enfant pourrait revenir après avoir été élevé différemment. Ce monde est plein de béton, de divisions et de ségrégations. Ce n’est pas le monde dans lequel il veut vivre. La chanson (Homeless) parle essentiellement d’adoption. Ma conjointe a aussi été adoptée et c’est probablement la raison pour laquelle j’ai écrit cette chanson.

Coordonnées et liens

http://www.festival.bc.ca/top30/alfred.htmllast
(Consulté le 18 décembre 2004)

Shun Dun, YouTube.com/watch?v=EYXgYEEEEB3jc

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