Instruments à cordes

Une grande partie des ouvrages soutiennent qu’il n’existait aucun instrument à cordes autochtone avant les premiers contacts avec leurs Européens, mais ce n’est pas le cas. Dans la plupart des cultures, on utilisait l’arc et les flèches pour la chasse, et on a éventuellement découvert le potentiel sonore de ces articles. Buffy Ste. Marie a contribué à ramener l’usage de l’arc musical dans la musique autochtone, en particulier avec sa composition Cripple Creek.

Le « violon » inuit (tautirut) est semblable à une cithare qu’on retrouve dans le nord de la Finlande. (Diamond, 2001 : 1275.) Cet instrument est peut-être lié à la fiðla à trois cordes des îles Orkney. (Arima/Einarson, 1976.) Cependant, personne n’a prouvé qu’il existait un lien entre ces instruments de type « cithare », de sorte que les Inuits ont peut-être inventé le tautirut confectionné avec des tendons tressés. Ernest William Hawkes décrit celui qu’il a recueilli : « Il consiste en une boîte grossière comportant un trou carré sur le dessus et trois cordes faites de tendon serties sur un cordier et un chevalet, dont on joue à l’aide d’un petit arc avec une bande en os de baleine en guise de crins. La plupart des violons esquimaux ne comptent qu’une seule corde. » (Hawkes, 1916 : 122.)

Quelques décennies après l’installation des Européens en Nouvelle-France, des musiciens autochtones jouaient des violes et des violons. En 1640, la mère Marie de Saint-Joseph, une sœur ursuline, déclara qu’Agnès Chabdikouechich, âgée de 12 ans, était l’une de ses élèves les plus douées à la viole (Gallat-Morin, Pinson, 2003 : 233.) Aujourd’hui encore, les violoneux métis relatent que leur instrument a traversé les générations à partir de la fin du XVIIe siècle. Quoi qu’il en soit, vous découvrirez plusieurs excellents violonistes métis sur le site Web http://www.metismuseum.ca (anglais seulement). Ce site propose des vidéos dans lesquelles des danseurs se produisent au son des violoneux, ainsi qu’une autre vidéo qui explique comment on fabrique un violon. Quels que soient les moyens utilisés par un musicien autochtone pour exécuter un jeu rythmique, les sons représentent un lien holistique avec les pulsations de l’univers et celles de l’homme. Les tambours représentent les battements de cœur de la Terre nourricière, tandis que les hochets appellent l’esprit de la vie. Tout comme dans le cas de la voix, le moyen le plus personnel de créer de la musique que possèdent les êtres vivants, les gens doivent respecter tous les instruments de musique et les utiliser de manière appropriée.

À propos de l’arc musical

Buffy Ste. Marie a contribué à ramener l’usage de l’arc musical dans la musique autochtone, en particulier avec sa composition Cripple Creek. Sur son site Web, cradleboard.org (anglais seulement), elle explique comment confectionner un arc musical et comment en jouer.

© 2025 This project was made possible with the support of the Department of Canadian Heritage through Canadian Culture Online